Les étoiles dans le caniveau

Les étoiles dans le caniveau

TUBERCULE BÉNI

Paris, mars 2021

 

 

Joyeux contribuables, redevables de la cotisation volontaire obligatoire (si si, ça existe !) du CNIPT (Comité National Interprofessionnel de la Pomme de Terre) en application de l’accord interprofessionnel du 17 avril 2014, publié au Journal Officiel du 1er août de la même année, il ne vous aura pas échappé que nous vivons une époque bougrement dégenrée. (N.B Je n’ai pas dit dérangée. Quoique…)

 

Et, bonne nouvelle, dans la lutte contre cette infâme idéologie réactionnaire qui veut prétendre que l’espèce humaine serait composée de mâles à la 23ème paire de chromosomes XY appelés hommes et de femelles XX appelées femmes, un pas décisif vient d’être franchi.

 

Comme vous le savez (et si vous ne le saviez pas, souffrez que je vous l’apprenne) la société HASBRO commercialise, dans le but louable de distraire votre progéniture les jours de pluie, un jeu nommé Monsieur Patate. Sur un bonhomme en forme du fameux tubercule, vos chères petites blondes peuvent à loisir, ajouter yeux, nez, bouche, mains, pieds, moustache et même chapeau et créer ainsi un personnage rigolo.

Bon, ce n’est pas non plus le jeu de Go ou les échecs, mais cela convient plutôt bien au plus grand nombre de vos rejetons, dont, je vous le rappelle, le QI est en baisse constante ces dernières années sous l’action conjointe de votre héritage génétique, des perturbateurs endocriniens et des émissions de Cyril Hanouna.

 

Dans une « démarche de lutte contre l’hétéronormativité », l’entreprise HASBRO vient d’annoncer qu’elle allait désormais commercialiser une famille Patate non genrée, et enlever le mot « Monsieur » du nom de la marque afin de promouvoir « égalité des genres et inclusion ».

Qu’il me soit permis de pousser ici un cri de protestation contre la stigmatisation injuste de ce Monsieur Patate, accusé bien à tort d’être un exemple vivant de non-inclusivité.

 

En effet, et je n’ai pas peur de vous le révéler ici : Monsieur Patate est transgenre, et ce depuis sa création. Et je le démontre ici :

 

Monsieur Patate est en effet né dans un corps féminin, « assigné femme » à sa naissance, comme diraient les sociologues de Paris 8 qui s’y connaissent quand même beaucoup plus en théorie du genre qu’en culture de la pomme de terre. Quoi de plus féminin en effet qu’une patate ?

 

Il y a des signes qui ne trompent pas : que dire de ce « Monsieur » Patate qui s’appelle Chérie, Pompadour, Amandine, Belle de Fontenay, voire même Vitelotte, une belle tubéreuse racisée à la peau violette ?

Que penser d’un « Monsieur » Patate dont la tenue la plus connue est tout de même la célèbre …robe des champs ?

Masculin, cette pomme de terre Solanum tuberosum, (UNE solanacée) ou cette patate Ipomeoea batatas, (UNE convolvulacée), aux formes rondes et à la peau douce qui savent toutes deux garder lorsqu’on les consomme leur féminité originelle, qu’on les déguste à LA vapeur, dans UNE tortilla, UNE purée ou UNE frite ? Allons donc !! Regardons les choses et les patates en face.

 

Inutile d’être expert en féculerie (qui est, je vous le rappelle, l’activité industrielle consistant à extraire la fécule de ces divers tubercules) pour admettre que vouloir dégenrer Monsieur Patate pour cause de masculinité toxique, ou voir en lui un symbole du patriarcat oppresseur est particulièrement injuste.

 

Je crois même que si j’étais lui, j’en aurais gros sur la patate.

 

 

Et c’est ainsi que s’écrit l’histoire. Dieu est méchant, Madame….

 



10/03/2021
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