Les étoiles dans le caniveau

Les étoiles dans le caniveau

La Cigale ou la Fourmi

Paris, janvier 2025

 

 

 

Pierre Dac disait : “Quand on voit ce qu'on voit, que l'on entend ce qu'on entend et que l'on sait ce que qu'on sait, on a raison de penser ce qu'on pense.” 

 

Et pourtant, ce n’est même plus certain :  L'incertitude m'étreint (de nuit, à travers la plaine), et le doute qui me saisit m’habite.  Que penser ?   

Mais il est où le Clan du Bien ? 

 

Fromage ou dessert ?  

Huile d’olive ou beurre breton ? 

Single malt ou gamma GT ? 

Pâte feuilletée ou pâte brisée ? 

Avec le foie gras, du rouge ou du blanc ?  

Et avec le fromage ?  

Pour “E lucevan le stelle”  dans Tosca... Luciano Pavarotti ou Jonas Kaufmann ?  

Bach ou Mozart ? 

Bus ou métro ?  

Et après, on change à République, ou à Châtelet ?  

La mer ou la montagne ?  

Bist, ou Ri ? 

Ya, ou Ndé? 

(Oui, j’arrête) 

 

Et puis surtout.... La gauche ou la droite ? 

 

Quelles certitudes conserver dans un monde où l’on sait désormais que l’abbé Pierre lutinait volontiers la paroissienne ou l’ado prépubère, et que le ministre (socialiste) du budget Cahuzac fraudait le fisc et planquait son fric sur des comptes offshore ? 

 

Et d’ailleurs, quelle gauche et quelle droite ? 

 

Boris Vian répondait (1) : “J’ai toujours prétendu pouvoir me mettre objectivement, dans la situation de tout ce qui me fut antagoniste ; et de ce fait, je n’ai jamais pu lutter contre ce qui s’opposait à moi, car je comprenais que la conception correspondante ne pouvait qu’équilibrer la mienne pour qui n’avait aucune raison subjective d’en préférer l’une ou l’autre” 

Ce que Jean Rostand (2) résumait en :  

« Ne fût-ce que par hygiène mentale, prendre clairement conscience de l’accidentel de nos goûts, de nos opinions, de nos croyances et de nos incroyances »   

 

En clair serait-il possible que nous pensions autrement

 

Pour illustrer cela, le petit exercice du jour consiste à prendre un texte connu de tous (une fable de La Fontaine) et d’écrire une biographie de l’auteur et une analyse du texte.  

Ou plutôt, d’en écrire deux : une de droite. Dans le style de Valeurs actuelles ou du JDD. L’autre de gauche, genre Télérama ou le Nouvel Obs. 

Les deux textes s’appuient sur des faits réels... Rien n’est faux, seul l’éclairage change... 

Alors ? 

 

La cigale, ou la fourmi ? 

 

 

 

Version de gauche : La Fontaine, un rebelle licencieux qui choqua son époque. 

 

Biographie :  

Jean de la Fontaine est né le 8 juillet 1621, dans une famille bourgeoise.  

Son père, maître des Eaux et Forêts du duché de Château Thierry, dessine pour lui un avenir tout tracé : un mariage avec une jeune fille richement dotée de 14 ans (lorsqu’il en a 26), suivi de la reprise du poste de maitre des Eaux et Forêts paternel à 31 ans. 

  

Mais le jeune Jean a d’autres rêves : il lit Malherbe, Virgile, Térence ou Horace, apprend par cœur des poèmes et les déclame, seul dans les bois. Il multiplie alors les allers et retours entre Chateau Thierry et Paris, où il rencontre un groupe de jeunes gens de son âge, passionnés d’écriture et de débats, qui se baptisent “Les baladins de la Table Ronde”... 

Des 1654, il commence à publier ses écrits : une pièce de théâtre, d’abord (L’Eunuque) puis une “Epitre à l’abbesse de Mouzon”, abbesse accueillie dans leur maison par le couple La Fontaine et dont Jean tombera amoureux, avant de se faire surprendre en flagrant délit par sa femme.  

Madame de Sévigné aime le texte et en fait l’éloge dans tout Paris : c’est le début du succès. 

 

Allant de mécène en mécène (Fouquet, Colbert, la duchesse douairière d’Orléans), il écrit en 1665 les “Contes et Nouvelles en vers”, une dizaine de contes qualifiés de licencieux, libertins, coquins, lestes, érotiques … bref franchement grivois.  

 

Il alterne ensuite l’écriture des célèbres fables (1668) dédiées au Grand Dauphin et celle de contes, destinés à un public plus ...mature. 

En 1674, la publication des “Nouveaux Contes” *, encore plus licencieux, peuplés de moines et de nonnes aux ébats scabreux est interdite par le roi. 

Ces contes déplaisent également à la bonne société de l’époque et les hommes d’Eglise, très attachés à la morale, dominent l’Académie Française à laquelle il veut se présenter. Contre la promesse d’abandonner l’écriture de textes érotiques, il entre à l'Académie Française en 1684. 

 

En 1692, il tombe gravement malade. L’Eglise le forcera alors à venir renier tous ses "Contes” devant l’académie et il mourra le 13 avril 1695. 

 

“Elle le suit ; ils vont à sa cellule.  

Mon Révérend la jette sur un lit, 

Veut la baiser. La pauvrette recule 

Un peu la tête ; et l'innocente dit : 

" Quoi ! c'est ainsi qu'on donne de l'esprit ? 

- Et vraiment oui ", repart Sa Révérence ;  

 

Jean de La Fontaine, "Comment l'Esprit vient aux Filles", Les nouveaux contes, (1674) 

 

La cigale et la fourmi : une fable sociale 

 

Rappelons tout d’abord que contrairement à ce que l’on croit, c’est bien à la cigale que s’identifie le poète La Fontaine. La preuve, cette épitaphe qu’il écrira en disant de lui-même : 

“Jean s'en alla comme il était venu, 

Mangeant son fonds après son revenu ; 

Croyant le bien chose peu nécessaire. 

Quant à son temps, bien sut le dispenser : 

Deux parts en fit, dont il souloit (avait coutume de) passer 

L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire”. 

C‘est bien une sorte de “ droit à la paresse” avant l’heure que La Fontaine défend... 

 

Pour le démontrer, nous allons étudier de près une fable célèbre : La Cigale et la Fourmi, parue en 1668....  

Cette fable raconte l’histoire d’une poète, artiste de rue ou du théâtre vivant de l’époque, nommée Madame Cigale. Elle revient de festivals d’été, Avignon peut-être, où elle a présenté son dernier spectacle. Malheureusement, incompris par la critique bourgeoise conservatrice, celui-ci a été un échec. 

 

La cigale ayant chanté 

Tout l’été, 

Se trouva fort dépourvue 

Quand la bise fut venue.  

 

Toute cette fable est écrite en vers de sept pieds (heptasyllabiques) sauf un seul, dès le début sur lequel La Fontaine semble vouloir attirer notre attention tout particulièrement : “ Tout l’été”.  C’est en réalité "Bien que” la Cigale ait chanté pendant “Tout l’été”, c’est à dire bien qu’elle ait fait son travail de cigale, chanter, qu’elle se retrouve sans ressources. On note aussi le rappel (quand la bise fut venue) du fait que ce sont d’abord les plus démunis qui sont les premières victimes du dérèglement climatique. 

 

Pas un seul petit morceau 

De mouche ou de vermisseau. 

Elle alla crier famine 

Chez la Fourmi sa voisine 

La priant de lui prêter 

Quelque grain pour subsister 

Jusqu’à la saison nouvelle. 

 

Incapable de subvenir à ses besoins les plus élémentaires en raison de l’inflation galopante entretenue par la finance internationale et l’agriculture intensive, elle en est réduite à troquer son chant pour un cri, et à mendier une redistribution plus équitable des richesses auprès de sa voisine, Madame Fourmi, une jeune cadre aisée. 

 

Je vous paierai, lui dit-elle, 

Avant l’août, foi d’animal, 

Intérêt et principal. 

 

Malgré tout, sa profonde probité, qui est et restera toujours la marque des travailleuses et des travailleurs “pauvres, mais fiers” lui fait promettre de tout rembourser avant l’été, en y ajoutant même en guise de gage de sa bonne volonté des taux d’intérêts que l’on devine usuraires, car pratiqués par une banque aux mains de la finance cosmopolite. 

 

La Fourmi n’est pas prêteuse, 

C’est là son moindre défaut 

 

Mais Madame Fourmi n’est pas généreuse, et pire, elle en est très fière : être prêteuse serait pour elle un défaut (!), et le plus petit de tous, en plus ! Mais surtout ce serait une faiblesse qu’elle n’entend pas assumer. Mentalité classique de la classe dirigeante, plus préoccupée d’amasser en exploitant les masses populaires laborieuses en ignorant la misère que de contribuer à une redistribution participative et solidaire. 

 

Que faisiez-vous au temps chaud ? 

Dit-elle à cette emprunteuse 

 

On devine ici le ricanement bourgeois : “la création artistique n’est pas un vrai travail” et ce ne sont pas vos chansonnettes qui vont vous faire vivre.... Argument facile, souvent utilisé par les financiers de tous poils qui ne supportent pas que des êtres libres se tournent vers la création et décident de faire ce qu’ils veulent de leur temps plutôt que d’opter pour un salariat aliénant. 

 

Nuit et jour à tout venant, 

Je chantais, ne vous déplaise 

 

Madame Cigale rappelle qu’elle a pourtant travaillé durement, “nuit et jour”, c’est à dire sans compter ses heures ni ménager sa peine, au mépris même des conventions collectives et des recommandations du SNAM, le syndicat national des artistes musiciens. 

 

Vous chantiez ? j’en suis fort aise, 

Eh bien ! dansez maintenant. 

 

La réponse inhumaine de nantie égoïste et étriquée ne tarde pas :  Ni pitié, ni compassion, le capital se défend avec toute la violence dont on le sait capable, il l’a montré dans l’histoire !  

Le chemin sera encore long vers une solidarité/sororité, impossible à imaginer dans cette société patriarcale et réactionnaire.   

Le combat continue pour la reconnaissance d’un talent artistique souverain ! 

 

 

 

 

Version de droite : La Fontaine, des fables pour l’éducation des Hommes 

 

Biographie :  

Jean de la Fontaine est né le 8 juillet 1621.  Son père, un petit bourgeois en pleine ascension sociale, est conseiller du roi et capitaine des chasses du duché de Chateau Thierry. Sa mère, issue d’une riche famille de la noblesse du Bas-Poitou, est elle la fille du médecin de Henri IV.  

 

Il passe ses premières années dans le luxueux hôtel particulier de ses parents à Chateau Thierry.  Très jeune, il est attiré par la religion et à vingt ans, veut devenir prêtre. Il entre alors en 1641 comme novice au couvent de l’Oratoire à Paris pour étudier la théologie, sans que son père ne s’y oppose. Mais après dix-huit mois, il préfère reprendre ses études de droit à Paris et obtient finalement en 1649 un diplôme d’avocat au parlement de Paris.  

En 1652, il acquiert la charge de maître des Eaux et Forêts du duché de Château Thierry, succédant ainsi à son père. 

 

Passionné par la poésie et l’écriture, il fait paraitre ses premières œuvres dès 1654, sans grand succès.  

Il fréquente ensuite différents salons littéraires tenus par des femmes de la noblesse pour lesquelles il écrit des “vers de circonstance” (des petits poèmes élogieux, célébrant des personnes ou des évènements) afin qu’elles l'aident à être reconnu. Il entre ensuite au service de Nicolas Fouquet, le surintendant des finances de Louis XIV, pour lequel il écrit par contrat quelques poèmes flatteurs avant que celui-ci ne tombe en disgrâce et ne soit arrêté par Louis XIV. 

Il entre ensuite en 1664 au service de la duchesse d’Orléans, en qualité de gentilhomme, ce qui assure son anoblissement et en 1668, publie les fameuses “Fables choisies et mises en vers”, qu’il dédie au grand Dauphin, fils de Louis XIV. * 

En 1684, il est élu à l’Académie Française, puis publie de nouveau entre 1689 et 1692 une dernière série de fables, dédiées cette fois au duc de Bourgogne, fils aîné du grand Dauphin. 

 

Il tombe gravement malade, probablement de la tuberculose, en 1692. Il demande alors à voir un prêtre et passera ses dernières années en se rapprochant de la religion.   

Il reçoit l’extrême onction le 12 février 1693 et meurt le 13 avril 1695. 

 

Tout parle en mon Ouvrage, et même les Poissons : 

Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes. 

Je me sers d'Animaux pour instruire les Hommes. 

Illustre rejeton d'un Prince aimé des cieux, 

Sur qui le monde entier a maintenant les yeux” 

 

“A Monseigneur le Dauphin”, Fables, livre I, 1668 

 

La cigale et la fourmi : un message politique 

 

Rappelons tout d’abord que ces fables sont écrites “ Ad usum Delphini  “, c’est à dire dédiées au Dauphin (Aux Dauphins, même, successivement le petit et le grand), les fils et petit-fils de Louis XIV, héritiers présomptifs de la couronne.  

Ces fables entendent dire une morale, tracer une ligne de conduite : ce sont bien des discours politiques, à l’usage d’une future classe dirigeante. 

 

Pour le démontrer, nous allons étudier de près une fable célèbre : La Cigale et la Fourmi, parue en 1668....  

Cette fable raconte l’histoire d’une sorte d’intermittente du spectacle de l’époque, nommée Madame Cigale. Celle-ci a erré tout l’été de festivals subventionnés en concerts désertés dans des villages perdus. Mais évidemment, la période des festivals baba cools passés à fumer de l’herbe les pieds dans la boue sans se soucier du lendemain se termine un jour, et le retour au réel est plutôt rude... 

 

La cigale ayant chanté 

Tout l’été, 

Se trouva fort dépourvue 

Quand la bise fut venue.  

 

Toute cette fable est écrite en vers de sept pieds (heptasyllabiques) sauf un seul, dès le début sur lequel La Fontaine semble vouloir attirer notre attention tout particulièrement : 

“ Tout l’été” : C’est bien “Parce que” la cigale a chanté “Tout l’été”, sans interruption et sans souci de gagner sa vie, qu’elle se retrouve sans ressource à l’approche de l’hiver. Rien d'imprévisible à cela, c’est même le contraire qui eut été étonnant ; La Fontaine insiste ici, à l’usage des futurs dirigeants, sur les conséquences des décisions que l’on prend : “je me sers d’animaux pour instruire les hommes” dira-t-il.  

 

Pas un seul petit morceau 

De mouche ou de vermisseau. 

Elle alla crier famine 

Chez la Fourmi sa voisine 

La priant de lui prêter 

Quelque grain pour subsister 

Jusqu’à la saison nouvelle. 

 

Après avoir passé en revue les diverses aides sociales auxquelles elle a droit (mais qu’elle a déjà épuisées) et tenté de manger aux restos du cœur (mais on y mange mal...), elle se résout à essayer d’emprunter de l’argent à sa voisine une jeune travailleuse nommée Madame Fourmi. 

Notons que son arrogance va jusqu’à ce qu’elle le fasse en criant, comme si cela lui était dû ! 

 

Je vous paierai, lui dit-elle, 

Avant l’août, foi d’animal, 

Intérêt et principal. 

 

Bien que déjà lourdement endettée auprès de tous ses amis et interdit bancaire, sa mauvaise foi insolente tente de faire croire, contre toute évidence, à sa voisine qu’elle la remboursera avant l’été. Comment, par quel miracle ? Nul ne le sait – et surtout pas elle - mais le réel et la comptabilité sont assez éloignés du quotidien de madame Cigale. 

 

La Fourmi n’est pas prêteuse, 

C’est là son moindre défaut 

 

Ces vers ont été l’objet d’une interprétation erronée depuis des siècles ; les dictionnaires du temps de La Fontaine (Furetière, Richelet) nous le certifient : prêteur (ou prêteuse) n’est pas un adjectif ou une qualité à cette époque, mais un métier. Et un métier mal vu, surtout par l’Eglise, que notre courageuse fourmi n’entend pas assumer : ouvrière, travailleuse, certes, mais usurière, non !! C’est bien le dernier défaut dont on peut l’accuser. C’est le sens de ces vers. 

 

Que faisiez-vous au temps chaud ? 

Dit-elle à cette emprunteuse 

 

Madame Fourmi tente ici de suggérer habilement à Madame Cigale d’abandonner ses bluettes inutiles qui n’intéressent personne pour enfin trouver un vrai travail et cesser de vivre des allocations Pôle emploi, vu qu’elle n’a pas l’intention de gaspiller l’argent durement gagné en se levant tôt et en travaillant dur pour nourrir sa famille 

 

Nuit et jour à tout venant, 

Je chantais, ne vous déplaise 

 

Madame Cigale persiste à prétendre que son art doit lui permettre de vivre (avec les subventions diverses et confortables qui l’accompagnent, cela va sans dire) et que si cela déplait à la fourmi, elle n’en a absolument rien à faire : c’est son corps, c’est son choix ! 

 

Vous chantiez ? j’en suis fort aise, 

Eh bien ! dansez maintenant. 

 

 

Madame Fourmi refuse catégoriquement d’ajouter une contribution volontaire à l’impôt déjà confiscatoire qu’elle verse chaque mois à un état socialiste obèse drogué à la dépense et conseille à Madame Cigale de se diversifier (eh, bien dansez !) et surtout, de travailler plus pour gagner plus !! 

 

 

 

Bibliographie (courte) 

 

 

 

  1. L’herbe rouge – Boris Vian –1950 – Editions Toutain 
  1. Carnets d’un biologiste – Jean Rostand – 1959 – Editions Stock 

 

Pour tout savoir sur le double sens de La Cigale et la Fourmi, et en particulier des fameux vers 15 et 16 (La Fourmi n’est pas prêteuse : C’est là son moindre défaut), lire : 

Quel est le véritable sens de « La Cigale et la Fourmi » de La Fontaine et pourquoi cette fable est-elle la première du recueil ? : https://www.culture-expression.fr/articles-de-culture-g%C3%A9n%C3%A9rale/la-cigale-et-la-fourmi-de-la-fontaine/#gsc.tab=0 

 

Et 

 

Du nouveau sur La Cigale et la fourmi ?  Patrick Dandrey - Le Fablier.  

Revue des Amis de Jean de La Fontaine Année 1998 10 pp. 127-132 : https://www.persee.fr/doc/lefab_0996-6560_1998_num_10_1_1024 

 

 

 

 



27/01/2025
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