Les étoiles dans le caniveau

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Magie, magie, et vos idées ont du génie 2-Autopsie d’une magie (Souris ou meurs !)

Paris, Août 2018

 

Magie, magie, et vos idées ont du génie

 

2-Autopsie d’une magie (Souris ou meurs !)

 

D’où vient donc cette pensée positive ?

Le terme de «pensée positive» a été inventé par un américain, Norman Vincent Peale, et développé ensuite dans plusieurs de ses ouvrages, en particulier dans « La puissance de la pensée positive » (1), paru pour la première fois en 1952, puis régulièrement réédité depuis.

N.V. Peale, est un fils de pasteur, devenu lui-même pasteur de la « Reformed Church in America », une église protestante.

 

Je vous le dis tout net si vous aviez l’intention de dépenser les 6.90 euros nécessaires à l’achat de cet ouvrage : ne le faites pas, la pensée positive est une escroquerie.

Il ne s’agit en fait que d’un livre religieux, développant au long de ses 246 pages une philosophie chrétienne consternante de banalité.

C’est d’ailleurs N.V. Peale lui-même qui le déclare dès la page 9 de l’avant-propos de l’édition du 35ème anniversaire : « J’intitulai d’abord cet ouvrage « La puissance de la foi ». Mais comme je voulais qu’il s’adresse à tous, et non pas seulement aux croyants pratiquants, il devint « La puissance de la pensée positive ». Je remercie Dieu d’avoir permis à ce livre d’aider des millions de gens à vivre une vie constructive et positive »(1)

De l’aveu même de l’auteur, il y a donc une équivalence stricte entre « foi » et « pensée positive » : tout est dit.

 

Penchons-nous donc d’abord sur les bases de cette pensée positive, selon son inventeur: « Espérez toujours le meilleur. Ne pensez pas au pire, reléguez-le plutôt hors de votre esprit. Ne laissez pas de pensées négatives envahir votre esprit, car toute mauvaise semence finit par y grandir. Nourrissez-le de pensées positives, priez pour les voir se réaliser, entourez-les de foi. Faites-en une obsession. Espérez le meilleur et vous l’obtiendrez grâce au pouvoir de la pensée spirituelle créatrice, en conjonction avec la puissance divine ».

 

« Ne pensez pas au pire ». Comment ne pas être d’accord avec cette recherche a priori de la jovialité ? Bien évidemment, nous préférons tous établir un contact avec un congénère enjoué qu’avec un dépressif grognon : bien entendu, il sera toujours préférable de mourir en buvant un vieux bordeaux et en chantant « E lucevan le stelle » de la Tosca à tue-tête, plutôt qu’en se lamentant en permanence. Ce sera plus gai, pour vous et vos proches, et ce sera plus élégant. Mais on mourra quand-même.

 

La première critique qui vient ensuite à l’esprit, c’est que vouloir refouler à ce point les expériences désagréables ou négatives « Ne pensez pas au pire, …. car toute mauvaise semence finit par y grandir », c’est prendre le risque de ne jamais apprendre, ni comprendre, ni progresser. Résilience rime souvent avec résurgence. La vie est faite d’expériences, et les mauvais souvenirs ont autant d’importance que les bons. Il n’y a pas de recto sans verso, et comme le dit Nietzsche « Et si plaisir et déplaisir étaient liés par un lien tel que celui qui veut avoir le plus possible de l’un doive aussi avoir le plus possible de l’autre – que celui qui veut apprendre « l’allégresse qui enlève aux cieux » doive aussi être prêt au « triste à mourir » ? » (2)

 

 

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L’idéologie développée au cours de l’ouvrage de N.V. Peale est en fait un conglomérat maladroit constitué de 95% de philosophie chrétienne, parsemé ça et là d’un peu de science, pour faire moderne, et de quelques bribes stoïciennes afin de donner un semblant d’originalité à ce mode de pensée finalement très classique.

 

Pensée chrétienne, tout d’abord. Dans ce livre, les citations des textes saints foisonnent :

« Comme il est dit dans le Nouveau Testament : Je puis tout par Celui qui me fortifie» (Philippiens 4.13)

« …mais c’était justifié par un verset des Saintes Écritures qui dit : Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez (Matthieu 21.22). Cela veut dire que, quand vous priez pour quelque chose, il faut en même temps que vous vous en fassiez une image mentale. Si c’est la volonté de Dieu et que la cause soit valable, et non pas égoïste, elle est accordée immédiatement».

 

Volonté divine et cause juste : avouez qu’il n’y a pas la preuve d’une pensée bien originale. Depuis que l’homme existe, les dévots se prosternent aux pieds de leurs dieux polymorphes pour leur demander des grâces diverses, et massacrent ou convertissent allègrement l’hérétique au nom d’une cause forcément « valable ».

 

Évidemment, N.V. Peale lui-même doit se rendre compte qu’il n’a rien inventé… Alors, pour faire moderne, il pare son discours de quelques clinquants oripeaux afin de donner le change ; un peu de science, tout d’abord : « Le christianisme peut, lui aussi, être considéré comme une science (…) Il a développé son propre code de valeurs éthiques et morales. Mais il présente aussi certaines caractéristiques propres aux sciences comme le fait d’être fondé sur un texte qui contient des techniques destinées à comprendre la nature humaine et en guérir les maux».

La Bible est un livre «scientifique». C’est N.V.Peale qui nous l’affirme…

 

Pour cette idéologie de bazar New Age, quelques gouttes de philosophie antique sont également indispensables : le mieux est d’aller alors piller les stoïciens et leur travail sur les faits et leur représentation.

N.V Peale reprend alors une vieille idée stoïcienne : le bien ou le mal sont pour partie représentation, et c’est à nous de porter un regard adapté ; c’est du moins ce que nous disent Épictète ou Marc-Aurèle :

« Nos troubles résultent de notre seule opinion intérieure » (3)

« Ce qui tourmente les hommes, ce ne sont pas la réalité, mais les opinions qu’ils s’en font (4)

Mais les stoïciens, eux, ne prétendaient pas que leur volonté pouvait changer le réel ou influer sur son cours ; c’est au contraire notre vision du monde qui, en s’adaptant au réel, le rendait supportable : « N’attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites ; décide de vouloir ce qui arrive et tu seras heureux.» (4)

Les stoïciens nous apprennent à être dignes, à accepter le réel sans croire à des forces obscures qui pourraient le changer.

 

 

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De-ci de-là, N.V.Peale émaille ensuite son ouvrage de contes pour enfants sages, de délires métaphysiques typiques d’un pasteur américain accompagnés de guérison miraculeuses, bien sûr invérifiables : «Je demandai conseil à Dieu et, à ma grande surprise, me retrouvai à ses côtés, ma main posée sur sa tête. Je priai Dieu et Lui demandai de guérir cet homme. Je me rendis soudainement compte qu’une espèce d’énergie passait à travers ma main posée sur sa tête. Je me hâte d’ajouter que je n’ai aucun don de guérisseur (sic !) mais il arrive qu’un être humain serve de canal et c’est évidemment ce qui se passa, parce que l’homme me regarda avec une expression de bonheur total et de paix, puis me dit simplement : « Il était ici. Il m’a touché. Je me sens complètement différent ».(1)

 

Je vous laisse le temps de sécher vos larmes.

 

Avouez-le, on est proche de Jésus guérissant l’aveugle ou le paralytique, de Bernadette Soubirou ou du miracle de Fatima. Ce n’est pas une pensée, mais une croyance, avec son lot de magie habituelle…

 

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Je vous entends déjà : « Mais après tout, si cette pensée positive peut rendre ses pratiquants heureux, pourquoi la critiquer ? »

Parce que je crois que cette doctrine n’est pas seulement un gadget New Age pour gentils illuminés : c’est une idéologie fausse, dangereuse, criminelle et conservatrice et qui, en ce sens, doit être combattue.

 

  • Fausse, tout d’abord :

Je vous conseille sur ce sujet la lecture de l’ouvrage « Smile or Die » de Barbara Ehrenreich (5)

Tout d’abord, et au risque de déplaire à N.V. Peale, non, cette pensée n’a rien de scientifique.

Rappelons que tout phénomène physique se doit de remplir trois conditions indispensables pour que l’on puisse parler de science : être mesurable, quantifiable et reproductible. Rien de tout cela dans la pensée positive. Comme ceux qui proclament que l’univers à 6000 ans, que dieu a créé l’homme le 6ème jour avec un peu de poussière et que la terre est plate, les disciples de la pensée positive se trompent. Et vous trompent.

Les règles de l’univers sont mal connues, il est vrai, même si nous progressons chaque jour dans leur compréhension grâce à l’astrophysique. Mais une chose est certaine : l’influence de l’esprit humain sur l’univers est nulle.

 

Un des arguments de la pensée magique, c’est que votre seule volonté peut tout. Ou, pour reprendre le titre révélateur d’un autre livre de Monsieur Peale : « Quand on veut, on peut » … Vraiment ?

Il est pourtant tellement évident, dans le monde réel, que vouloir n’est pas pouvoir… Les exemples fourmillent… Si une volonté commune pouvait influencer le cours de l’histoire, alors pourquoi -et comment- la Shoah ? Des millions de pensées, toutes réunies, luttant contre l’abomination de quelques uns n’ont pas fait dévier d’un pouce les tenants de la solution finale. Dieu est mort à Auschwitz, au bout de la corde d’un bourreau, disait Elie Wiesel : « Où donc est Dieu? Et je sentais en moi une voix qui lui répondait : Où il est? Le voici, il est pendu ici, à cette potence (6)

Il y a fort à penser que la pensée magique pendait elle aussi au bout de la même corde.

 « La vérité ne s’occupe pas des hommes. Trois milliards de volontés ne bougeront pas d’un pouce la vérité d’un fait ou d’un théorème. La foule n’y peut rien, ni les tyrans : la vérité n’obéit pas (…) La Terre n’a pas attendu Galilée pour tourner (7).

 

  • Dangereuse et criminelle, ensuite.

Sur le sujet de la maladie, les tenants de la pensée positive développent une opinion réellement toxique : vous êtes malade ? C’est de votre faute. C’est probablement parce que vous n’avez pas assez chassé les pensées négatives de votre esprit et vous ne pouvez alors vous en prendre qu’à vous-même. Même atteint par la maladie, vous devez restez positif, en voyant cela comme une expérience ; vous n’êtes ni un malade, ni une victime : vous vous devez d’être un combattant, et tant pis si cette exhortation à être positif n’est « qu’un poids supplémentaire posé sur les épaules d’un patient déjà écrasé d’angoisse et de douleur »(5).

Ce désir aveugle de « voir toujours le verre à moitié plein, même s’il git, fracassé sur le sol »(5) est une illusion.

 

Selon les tenants de la pensée positive, celle-ci doit vous empêcher de tomber malade et, si jamais cela advenait quand-même -même l’univers n’est pas parfait !-, elle contribuera de manière significative à votre guérison : « La foi, si elle est bien appliquée, constitue un facteur puissant pour vaincre la maladie et retrouver la santé » … « Et souvenez-vous que la joie a un pouvoir réel de guérison »(1)

Et tant pis si toutes les études scientifiques sérieuses ont montré depuis 50 ans qu’une attitude positive face à la maladie n’a statistiquement aucun effet sur l’évolution organique d’une maladie : cette idée « incarnant le triomphe de la personnalité et de l’attitude sur la biologie »(8) n’a jamais pu être démontré scientifiquement.

«Un suivi sur 10 ans des résultats de l’étude de Watson et coll. (9) confirme qu’un esprit combatif ne confère aucun avantage de survie » aux patients : en conséquence, « les personnes atteintes d’une maladie grave ne doivent pas se sentir obligés d’adopter une façon de lutter particulière pour améliorer leur survie ou réduire les risques de récidive »(10)

Les cimetières sont remplis de personnes qui «se sont battus courageusement », qui sont restés optimistes et combatifs jusqu’au bout...

 

Par ailleurs, pour les défenseurs de la pensée positive, il est recommandé d’arrêter de regarder la télévision et de lire les journaux, grands pourvoyeurs d’informations « négatives » (la réalité). Mieux, il vous faut identifier les personnes et les situations négatives de votre environnement et les éliminer de votre vie. Il s’agit là d’un fonctionnement dangereusement sectaire…

Et tant pis si éloigner de vous les gens qui se plaignent, c’est faire montre d’un cruel manque d’empathie bien peu « positif » ! Filtrez l’ensemble de votre vie et ne laissez passer que les bonnes nouvelles… Souriez !

 

Et puis ces niaiseux y ajoutent deux doigts de psychanalyse, bien aidé en cela il faut l’avouer par certains aspects magiques des théories du bon docteur Freud pour qui le hasard n’existe pas, la transmission de pensée est une réalité et la numérologie une science. (11). N.V. Peale travaille ainsi en collaboration avec une clinique « Religio-psychiatrique », car « certains problèmes relèvent du traitement de la prière et de la thérapie biblique »(1).

 

De toute façon, les gourous de la pensée positive n’ont jamais lu Freud. Ils ignorent Jung ou Reich tout autant : leur culture psychanalytique se résume toute entière à ce qu’ils ont pu lire un jour dans les pages du cahier central de Marie-Claire, ou dans quelque best-seller de gourous autoproclamés. Au mieux, un bac +1,5 de l’université de Paris 8 leur servira d’expertise …

Mais, du haut de toute leur incompétence, ils interprètent, expliquent, analysent, justifient, tranchent…. Jamais ils ne sont trouvés confrontés à l’abyssale complexité de la douleur d’un patient dépressif. Jamais ils n’ont expérimenté eux-mêmes cette angoisse de pierre qui vous ouvre les yeux sur le néant de la nuit, celle qui vous fait pleurer sans raison dans votre café du matin. Jamais ils n’ont connu la douleur physique de l’annonce en pleine gueule de votre cancer à 25 ans, et les genoux qui plient sous le choc. Mais ils ont la solution. Il vous faut sourire et penser positif !

Mais savent-ils qu’ordonner à un malade de sourire à l’angoisse qui tord  ou à la mort qui s’annonce, cela équivaut à exiger de lui qu’il embrasse sur la bouche le docteur Mengele ?

Ce n’est pas sourire, dont on a envie dans ces moments-là. C’est juste de pouvoir dire sa douleur, ou même simplement de pouvoir respirer.

 

  • Conservatrice, enfin. N’oublions pas que le concept de pensée positive a été élaboré par un pasteur chrétien américain, ami personnel de Richard Nixon et décoré par Ronald Reagan.

Le capitalisme galopant vous veut heureux et optimiste : Parce que « c’est uniquement dans cet esprit d’optimisme qu’une personne creusera sans-cesse le déficit de sa carte de crédit en dépenses inutiles, souscrira un emprunt, puis un second, ou donnera son accord pour un crédit dont le taux d’intérêt augmentera avec le temps ». (5)

Et pas de problème avec le découvert : l’Univers arrangera cela.

C’est également cette pensée magique qui, poussée jusqu’à l’absurde, conduira l’adepte à prendre en conscience une décision qu’il sait contraire à la réalité, qui n’a aucune chance de succès, persuadé que « l’Univers » interviendra pour changer son destin.

 

La culture de la consommation (base de nos systèmes politiques actuels) encourage les individus à vouloir sans cesse plus, « en abondance » : plus d’argent, plus de voitures, de vêtements, des appartements plus vastes, des téléviseurs plus larges, des gadgets de toutes sortes… La pensée positive est là pour leur dire qu’ils le méritent, en effet, et que d’ailleurs ils peuvent l’avoir : il suffit qu’ils le veuillent réellement et qu’ils en fassent la demande.

 

Au début du XXème siècle, des hommes et des femmes se sont dressés contre les disparités entre pauvres et riches et ont tenté de vouloir changer le monde. De nos jours, la nouvelle pensée positive proclame que tout va bien, puisqu’avoir plus ne dépend que de votre volonté individuelle. Il vous suffit de bien focaliser votre pensée.

Et c’est comme cela que la pensée positive est devenue un outil de répression politique : vous perdez votre job ? C’est que vous n’avez pas cru suffisamment à l’inéluctabilité de votre succès. Ce n’est pas un licenciement : c’est une « opportunité de changement dans votre carrière ». La violence de cette perte d’emploi vous anéantit ? « Une porte se ferme, une autre s’ouvre, voyons ! »

Et tant pis si l’on voit beaucoup plus de portes fermées que de portes qui s’ouvrent. « On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs », disent-ils… ce à quoi l’écrivain roumain Panaït Istrati répondait : « Je vois bien les œufs cassés, mais où donc est l’omelette ? »…

 

Les années 2000 ont été le témoin de plans massifs de licenciements (pardon, de « décrutements liés à une croissance négative »), dans la société américaine particulièrement. « Ils ne sont pas descendus dans la rue, ils n’ont pas massivement changé d’opinion politique, ils n’ont pas surgi un beau matin au bureau avec une arme automatique… ils se sont contentés « d’aller au-delà de leurs sentiments négatifs »(5).

 

Pour la pensée positive, votre optimisme, seul, est la clé de votre succès. Dés lors, il n’y a aucune excuse à l’échec. « L’autre côté de la positivité, c’est qu’elle insiste violemment sur la responsabilité personnelle » (5). La solution n’est qu’individuelle: elle réside à l’intérieur de chacun, et ce culte de l’individualisme a un effet dévastateur sur le sentiment de responsabilité collective. Il ne s’agit plus de changer le monde par vos actions, mais de lui sourire en permanence, quoiqu’il arrive, et alors il changera par magie.

 

Doctrine de soumis, donc. Soumis à tout, à l’argent, aux tyrans, aux patrons, aux systèmes… mais contrôlant l’univers par leur volonté, voici le monde de la pensée positive.

 

Et si vous discutez avec un tenant de cette doctrine, à la fin, viendra l’argument suprême : vous exprimez des doutes sur la pensée magique ? C’est parce que vous « n’êtes pas prêts », et que « vous êtes limités ». Eux, ils ont LA solution, ils sont les élus, ils savent, mais vous ne les écoutez pas, vous n’en faites qu’à votre tête : le malheur dans vos vies est dû à votre scepticisme. Alors, ils vous écarteront pour rester dans leur monde, et leur fonctionnement est également ici authentiquement sectaire.

Si votre vie se passe plutôt bien, c’est grâce à votre pensée positive. En revanche, si tout ne se passe pas comme vous le désirez, c’est que votre pensée n’est pas assez positive, et vous en êtes responsables.

Imparable : Il n’y a nulle part place pour le doute sur la validité de l’hypothèse « pensée positive ».

On ne peut rien faire contre celui qui décide de ne pas voir…

 

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Voici pourtant venir le temps où il va nous falloir se débarrasser de notre capacité à tout accepter, et agir enfin contre toutes les menaces qui s’annoncent : capitalisme inhumain, réchauffement climatique, conflits armés sur la planète, faim dans le monde, accès aux soins pour tous… Les associations humanitaires, les syndicats, les partis politiques, les groupes d’action… bref la lutte et le combat collectif me paraissent chaque jour plus nécessaire qu’une acceptation béate et la croyance en un Univers bienfaiteur. Les églises ont toujours été du côté des pouvoirs et de la résignation. La pensée positive ne fait pas exception.

 

L’article suivant, « La généalogie de la magie », tentera d’expliquer pourquoi et comment les pensées magiques sont nées, et comment il va nous falloir accepter enfin le monde réel, plein de danger et de chance, fait à la fois de lumineux bonheurs et d’une mort certaine.

C’est le sens tragique de notre existence, au sens Nietzschéen : Il nous faut l’accepter. Mieux : il nous faut l’aimer. « Ma formule pour la grandeur de l’homme est amor fati » (12). Aime ton destin.

Alors, enfin débarrassés des « églises » de toutes sortes, nous pourrons prendre notre destin en main et réaliser, peut-être, un jour, le véritable Homo Sapiens, l’homme sage...

 

 

 Dernier volet à paraître prochainement : Généalogie de la magie

 

BIBLIOGRAPHIE

 

  1. Norman Vincent Peale : La puissance de la pensée positive - Poche Marabout Psy
  2. Nietzsche : Le gai savoir (12) - GF Flammarion
  3. Marc-Aurèle : Pensées à moi-même-Livre IV, 3 - Mille et une nuit
  4. Epictète : Manuel – Mille et une nuit
  5.  Barbara Ehrenreich : Smile or Die (How positive thinking fooled America and the world) - Granta (hélas en anglais uniquement, traduction de votre serviteur)
  6. Elie Wiesel : La Nuit- Les Éditions de Minuit
  7. André Comte-Sponville : Traité du désespoir et de la béatitude – PUF Quadrige
  8. James C. Coyne and Howard Tennen : Positive psychology in cancer care : Bad science, Exaggerated claims and Unproven medicine – Ann.Behav.Med. (2010) 39:16-26
  9. Watson M, Homewood J, Haviland J, Bliss JM : Influence of psychological response on breast cancer survival : 10 year follow-up of a population-based cohort -  Eur. J. Cancer 2005; 41(12) 1710-1714
  10. Petticrew M, Bell R, Hunter D: Influence of psychological coping on survival and reccurence in people with cancer : Systematic review. Brit. Med. J. 2002; 325 (7372) : 1066-1069
  11. Michel Onfray : Le crépuscule d’une idole p.357 et suivantes – Grasset
  12. Friedrich Nietzsche : Ecce Homo, Pourquoi je suis si avisé (10)


27/08/2018
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