Les étoiles dans le caniveau

Les étoiles dans le caniveau

L'Olivier du Bazar de l'Hôtel de Ville

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 Paris, le 31 juillet 2016

 

 

 

Je ne sais plus mon âge...les siècles ont passé

Des collines de Toscane, j’ai conservé l’odeur.

Je rêve encore cette aube, où oiseaux enchantés,

Mistral ou tramontane me caressaient le cœur…

 

J’ai ri, j’ai pleuré, le front haut et l’âme fière

Seul, face au ciel, comme mes glorieux aînés

De mes racines blessées, j’ai insulté les pierres

Et maudit les orages qui me laissaient brisé

 

Les enfants d’Italie venaient me visiter

Récolter de mes branches tous ces fruits parfumés

Le berger s’endormait parfois sous ma ramure

Et mes feuilles à son cœur étaient un doux murmure

 

Vous m’avez arraché, transporté, rempoté

Et jeté sur ce sol aux couleurs de tristesse

La poussière des moteurs me recouvre sans cesse

Dans le bruit des sirènes je suffoque, asphyxié

 

Passant regarde-moi, j’étais un Roi antique

Un dieu, un maître, avant qu’ils ne m’abattent

Et me jettent à tes pieds dans un pot en plastique

Ce tombeau où j’étouffe et où ma rage éclate

 

Je ne suis plus un arbre, je ne fais plus rêver

Je ne suis qu’un bibelot, un être décharné

A l’avenir de poubelle ou bien de cendrier…

Une décoration devant le BHV.



31/07/2016
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